Définition et histoire d'une icône

Une icône, du grec eiknao ( eikona «  petite image »), est une peinture religieuse, généralement peinte sur un panneau de bois ; de style byzantin, grec ou russe, elle représentait des personnages et des scènes bibliques. Ses dimensions peuvent atteindre plusieurs mètres.

 

L’iconographie est un art sacré et l’iconographe doit se préparer à écrire son icône dans le jeune et la prière. Une icône n’est pas peinte, mais écrite.

 

L’iconographie traditionnelle orientale utilise une technique particulière très stricte pour la lecture et l’écriture des icônes car dans la confession orthodoxe du christianisme, les images sont sacrées et l’esprit du personnage représenté se trouve dans la peinture.  C’est pourquoi de nombreux fidèles embrassent les icônes.

   

  La technique des icônes religieuses utilisée par Athina Giompliaki

 

·         L’application de la feuille d’or  

Le bolus est préparé à partir de terre d’Arménie mélangée à de la colle de peau de lapin ou colle de poisson. Le bolus doit ensuite être sablé pour obtenir un fini semblable à celui du miroir. Ce fond souple permet de brunir la surface dorée et d’obtenir un or éclatant et très lisse. La dorure à l’or libre est une opération délicate car la feuille d’or est très légère et très fragile.

La surface est ensuite polie à l’aide d’un brunissoir, pierre d’agate fixée sur un manche qui donne à l’or toute sa brillance.

 

·         L’application de la peinture

La  peinture d’icônes s’inscrit dans une tradition byzantine millénaire. Le peintre doit se conformer à des impératifs stricts tant dans la technique utilisée que dans l’interprétation du thème retenu car il s’agit de reproduire une copie strictement conforme à l’original.

 

L’artiste procède à « l’ouverture de l’icône » : des premières plages de couleur sombres, on passera progressivement aux plus claires, étapes hautement symboliques puisque l’artiste tire ainsi la lumière des ténèbres.

La « Détrempe à l’œuf » (ou Tempera) est une technique dans laquelle les pigments minéraux sont mélangés à du jaune d’œuf qui sert de liant et du vinaigre qui joue le rôle de conservateur, c’est la méthode authentique du Mont Athos.

 

Les couleurs les plus foncées sont appliquées au départ, en  application du principe de l’icône qui est de partir des ténèbres pour aller vers la lumière, les couleurs claires sont ajoutées progressivement en couches fines. Lentement, les couleurs claires et les lavis  structurent les formes.

Le choix de la couleur de base de la carnation (proplasme) se fera en fonction de l'école à laquelle se rattache l'icône que l'on veut interpréter et de son époque, elle va du brun chocolat au brun vert sombre et la première couche sera appliquée en « flaque » uniforme puis retravaillée une fois sèche par l’application d’un minimum de trois couches de plus en plus claires pour modeler les formes du visages, des mains ou des pieds.

Il sera procédé de la même façon pour les couleurs des vêtements.

Le fond est soit doré, soit peint, ensuite, il faut procéder au traçage de l’auréole et du filet bordant l’icône avec  un mélange de rouge assez foncé.

 

·         La calligraphie

La calligraphie est aussi, au même titre que la dorure, un art en soi. L'écriture sur l'icône est indispensable car elle confère à l'icône la présence spirituelle des personnages représentés et lui permet d'accéder, après la bénédiction par le prêtre, au rang d'objet de culte public ou privé. Le mélange de couleur pour la calligraphie est le même que pour l'auréole et le filet de bordure.

 

 

·         La finition

Une fois passées les quelques semaines requises pour que l’icône soit bien séchée, elle peut enfin être vernie.

Le temps est alors venu d’identifier l’icône religieuse en lui donnant son nom.

L’ultime étape de l’écriture de l’icône religieuse est un rituel de bénédiction qui lui insuffle grâce et rayonnement. La bénédiction confirme le sens sacré et spirituel que l’icône sera chargée de transmettre, car c’est plus qu’un simple objet de décoration, l’icône religieuse se veut une présence, un intermédiaire entre nous et l’invisible.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :